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Évaluation:

Les succubes n’existent pas, pensais-je, mais j’avais, pour parer à toute éventualité, révisé mon manuel de démonologie ; je m’étais résolu à démasquer celle qui, en ces lieux, se prétend telle. Folie ! Etait-elle méfiante ? Elle me fit préchauffer une heure à la porte de Paris où elle attire habituellement ses victimes (et que l’on pourra rebaptiser désormais porte de l’Enfer), avant-goût des feux chthoniens auxquels me promet mon imprudence ; cette mise en scène ne suffit pas à m’impressionner. Mais n’était-ce pas là son désir, celui d’aiguiser ma curiosité au point que je me jetasse dans ses griffes ? Lorsqu’enfin je fus admis à rejoindre son repaire, et que j’eus fait quelques pas vers le ciel, une sorte de fée imaginée par Loisel m’accueillit, me présenta ses gardiens tapis dans l’ombre, comme un avertissement – regardez, ils sont là et ils veillent, me mena par le bras à travers l’antichambre gothique éclairée de bougies, et me guida en son refuge, où, en pleine journée, les constellations formaient le ciel de son lit. De succube, point. Longtemps nous échangeâmes force propos sur le sort qu’on réserve aux cranes, sur un archange quelque peu déchu, sur les jonques et la ligne 9, je me laissais bercer par ses rimes et engourdir par le champagne, quand tout à coup ses ailes diaphanes éclatèrent en une pluie bleutée, libérant le démon impatient d’assouvir sa faim ardente. Sa volonté implacable me rivait au lit ; les yeux au firmament, je lui abandonnai et mon corps, et mon âme. Sa chevelure noire, comme un voile impudique, Masquait et sublimait ses appétits lubriques. Je succombai. Mais la louve avait ce soir-là un diner. Le temps lui manquait-il pour parfaire sa besogne, ou se réservait-elle pour cette autre agape ? Elle me congédia à demi dévoré, je la quittai en conservant sur moi son parfum, espérant qu’à la faveur de la nuit elle retrouverait ma trace. Je l’attendis en vain. Aussi devrai-je la revoir, retourner dans sa tour, me donner pour la prendre, et enfin l’emporter, la mettre sur ma paille. Peut-être que je suis bizarre, mais moi aussi, voyez-vous, je veux une fée chez moi.

Escorte commentaire pour cette évaluation:

La_faux, l'homme à la faux, et quelle douce faux, au regard ténébreux pour m'enténébrer en mes ténèbres chaque week-end depuis le mois de juillet. En cette nuitée étoilée, avant de déployer mes ailes de Succube pour m'envoler vous succuber bel incube, je me décide à vous rendre hommage :-) Votre atypique pseudo me remémore le sublime texte "Élégie Funèbre" de Gérard Manset, qui fut chanté par le sublississime interprète compositeur poète Raphaël ! vous ne faucherez pas car le Succube a et va traverser les siècles des siècles et des siècles à venir car je ne détiens pas votre sublime plume mais je détiens la clef des rêves pour l'éternité....גבר לאהובני מחבק אותך בעדינותLea_Levanah Votre dévouée douée fée des mets.